vendredi, avril 14, 2006

2e partie: le train

« Au début, je ne connaissais rien (ou presque) de la Rébellion, devenue plus tard la Revolution Party, et il en était de même pour mes compagnons. Pour ma part, mon histoire a débuté alors que mon amie Loki et moi habitions chez Shannon Valentine, un des plus brillants chercheurs que cette terre ait connu. Une année de luxe auprès de ce vampire (respectueux des veines des autres, je précise) avait de quoi nous changer de notre existence crève faim dans les rues de Portland (à Tir Tairngir), et nous n’avons jamais eu de raison de nous en plaindre. Je ne m’attendais pas à revivre à nouveau la dureté de la rue, mais c’est pourtant ce qui s’est produit…

« Les sources de Shann lui avaient appris qu’un train bourré d’explosifs allait être à l’origine de la destruction d’une ville. Pour éviter ce massacre, il a donc contacté un mercenaire répondant au nom de Whisper. Ce fut de plein gré que j’ai accepté de participer à cette mission (bien que la dernière fois que j’avais tenu un pistolet entre les mains remontait à… oh… une éternité…). Je sentais que je devais le faire, que je devais à nouveau être confrontée à cette partie… reniée de ma personne. Je n’avais besoin d’aucune autre raison. Nous avons donc été ensemble, Shannon, Loki et moi, au point de rendez-vous et avons été présentés au reste de l’équipe. Nous avons rapidement constaté que Whisper manquait à l’appel : il avait été blessé mortellement lors de la précédente mission et l’équipe, enfin un membre en particulier, semblait en être démoralisé. Il ne nous restait plus qu’à faire connaissance…

« Sur la très petite troupe, deux individus avaient attiré mon attention. D’abord, il y avait une gamine, encore adolescente, du nom de Blink. Peut-être était-ce du à son air punk, sa tête à moitié rasée sur laquelle était tatoué un « Mr Smiley » sorti d’un film d’horreur, ou à ses vêtements cent fois usés et troués, mais je n’étais pas particulièrement pressée de m’en faire une amie. Tenant entre ses mains des écouteurs walkman brisés en deux, elle foudroyait du regard une poubelle appelé Lunatics. Cet homme-là empestait les cyber implants et n’inspirait pas davantage la confiance. Il y avait un je-ne-sais-quoi chez lui d’un peu trop Shadowrunner. Impossible d’avoir confiance en ces gens-là : ils changent d’allégeance aussi rapidement que l’argent leur tombe entre les mains... Plus tard, j’ai appris que, selon les propres dires de la « Stupid Trashcan », Lunatics venait d’être introduit dans l’équipe par Whisper; mais comme Blink n’en a jamais eu de confirmation par Whisper lui-même (pas plus que le reste de l’équipe d’ailleurs), elle a décidé de ne lui accorder aucune confiance. Sage décision, Blink…

« Nous nous sommes donc préparés et, sous le couvert de la nuit, nous sommes rendus à la gare d’où le train devait partir. Les lieux n’étaient pas très surveillés, mais juste assez pour nous ralentir. Puis, tout s’est passé très rapidement : au plus fort des échanges armés, nous apprenons qu’un autre intrus est sur les lieux et qu’il tire également sur les gardes. Nous n’avons pas eu le temps de nous questionner là-dessus, car le signal du départ du train venait d’être donné! Il a fallu courir. Le train était déjà en marche quand nous avons réussi à grimper, aidés par un humain aux cheveux blonds et vêtu d’un costume de camouflage… Je n’ai pas eu le temps de me demander qui était cette personne, ni d’où elle venait, qu’il fallait déjà que nous courions vers la tête du train. Comme nous nous y attendions, nous avons rencontré de la résistance : des gardes nous barraient la voie et nous tiraient dessus. La suite est assez confuse dans ma tête : je me rappelle que Lunatics s’est effondré et que j’ai tenté de le guérir, mais son corps était si couvert d’implants que ça m’a vidé. J’ai perdu connaissance à mon tour.

« La mission a été un échec total. Des vies ont été perdues à cause de notre manque d’expérience et de planification. Pire encore : nous avons été fait prisonniers par la Lone Star. Comment en étions-nous arrivés là? On nous avait prévenu que, en dernier recours, nous pouvions nous échapper du train en sautant dans une rivière que nous ne manquerions pas de croiser, ce que les personnes encore conscientes ont pu faire… mais la Lone Star nous avait déjà organisé un… comité de réception. Visiblement, quelqu’un était au courant de notre intervention et nous avait vendu. Nous avons chacun été mis dans des cellules individuelles, sauf Lunatics qui a été mis dans un bloc opératoire, probablement pour désactiver ses implants ou pour lui retirer des informations de la tête…

« La Lone Star n’a pas eu le temps de nous faire subir un interrogatoire: au bout de quelques heures, Dominia et Loki sont venues nous libérer. Si entrer dans le QG de la Lone Star a été facile, en sortir a été plus compliqué : quelqu’un a remarqué l’intrusion et a sonné l’alerte. Nous en devons une à Dominia : elle nous a prêté des armes et nous avons pu nous frayer un chemin vers la sortie. J’ai eu mon premier échange glacial avec cet espèce de Rambo sorti de nulle part : il demandait de l’aide contre les gardes, et je lui en ai demandé pour sortir la stupide boîte de conserve du bloc opératoire (avez-vous seulement idée du poids qu’un homme pareil peut peser?). « Damn human… »

« Pour prendre la fuite, nous avons… emprunté un Jeep, et Dominia a filé de son côté, à bord de son propre véhicule : beaucoup plus tard, j’ai appris que la poursuite s’était très mal passée de son côté et qu’elle avait failli mourir dans l’explosion de sa voiture, mais qu’elle avait du la vie sauve à des gens… De notre côté, nous avions les voitures de la Lone Star au derrière. Nous avons tiré sur eux, j’ai essayé de les faire déraper avec une plaque de glace (toujours se méfier de la glace, dans la Matrice comme dans la réalité), et c’est avec beaucoup de difficulté que nous avons réussi à les semer. Pour nous assurer qu’on ne nous retrouverait pas, nous avons piqué dans une forêt : il n’avait pas l’air d’y avoir de piste, mais Loki conduisait avec une main de maître. Nous étions tous épuisés et n’aspirions à dormir. J’ai réussi à m’assoupir, mais ma sieste a été de courte durée… »

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