vendredi, avril 14, 2006

1ere partie: Karen Victoria Franz

L’espace vous entourant est désert. Devrait plutôt être dit « vous vous trouvez présentement au beau milieu du néant », puisqu’il n’y a strictement rien autour de vous. Aucun meuble… aucune décoration aux murs… d’ailleurs il n’y a aucun mur… aucun plafond… pire, aucun plancher… Vous vous trouvez suspendu au milieu de nulle part.

Bien que dans l’obscurité, vous repérez aisément vos membres… et au loin apparaît enfin une silhouette, qui approche de vous d’un pas tranquille. Un à un, des informations sur cette personne vous proviennent… d’abord un corps long et mince… des courbes délicieusement féminines… une longue chevelure auburn flottant librement sur de fines épaules, une petite mèche barrant un front d’une blancheur d’ivoire… une robe de soie bourgogne de coupe antique qui épousait ses formes, se mouvant au balancement de ses hanches… de délicates sandales aux talons hauts lacées jusqu’aux mollets… des yeux en amande, de couleur noisette, des oreilles pointues, et, pour finir, un sourire des plus chaleureux.

« Il est rare d’avoir de la visite, vous dit-elle avec douceur, mais elle est toujours la bienvenue… Je vous en pris, assoyez-vous. »

Un divan émerge du vide et la jeune femme s’y assoit, tapotant la place juste à côté d’elle en vous regardant. Vous ne percevez aucune hostilité provenant de cet étrange environnement, pas plus que devant cette mystérieuse personne. Que risquez-vous, vous dites-vous en s’asseyant à votre tour. Quelle surprise que de constater que vous venez de vous installer sur le plus confortable des divans que vous ayez connu… La jeune femme reprend la parole :

« Vous savez… comment expliquer… » Elle regarde autour d’elle, encerclée par la pénombre, votre seule autre compagnie depuis votre arrivée en ces lieux. « Ici, la… réalité est bien différente de celle que vous connaissez. À dire vrai, vous n’êtes même plus dans ce que vous pourriez appeler la Réalité. Vous avez, je ne sais par quel miracle, mis les pieds dans le monde astral. Vous vous trouviez probablement derrière un écran d’ordinateur au moment de votre « saut » ici (c’est une des manières les plus simples et inoffensives d’y parvenir)… et autant vous dire que ce n’est pas avec mon corps que je communique avec vous. Je ne suis pas « là » : je suis présentement dans une capsule cryogénique et j’y resterai encore quelques semaines… » Elle soupire. « Bien malgré moi… Ce que le temps peut être long… Mais ce « monde » présente quand même une particularité intéressante : celle de pouvoir être modelée à volonté! Vous comme moi avons le pouvoir de faire apparaître ce que nos désirs commandent. « Illusion at the basis of reality »… L’homme qui a écrit cette phrase a sûrement fait un séjour par ici pour dire quelque chose d’aussi juste... Un grand avantage à cette étrange situation, c’est qu’on peut tourner ses craintes et ses adversaires au ridicule, pour mieux les combattre ensuite : vous voulez voir un Némésis Alpha faire des pointes en tutu rose?

« Oh, mais j’oublie toutes mes bonnes manières! » Elle s’empresse d’ajouter, avec une pointe de sarcasme : « C’est mon père qui en serait RAVI. Je suis Karen Franz, major au sein de la Revolution Party… et momentanément hors service. J’ai été atteinte d’une blessure mortelle, mais j’ai pu être sauvée à temps : malheureusement je devrai rester… alongée encore deux mois avant de pouvoir participer à une autre mission ou au moins de pouvoir sortir de ce bocal à poissons… Je doute toutefois que vous soyez là pour entendre parler de cette histoire (bien que vous y arriverez bien assez tôt). Je crois plutôt que vous voulez savoir ce qui s’est passé en 2063, alors que l’Amérique du Nord s’apprêtait à entrer en guerre contre elle-même. J’ignore si vous la raconter changera le sort du monde, mais ça vaut quand même la peine d’essayer… Bon, par où commencer… »

2 commentaires:

Anonyme a dit...

Plaisant à lire, bon courage pour la suite :) J'ai rajouté ce blog dans le portail Shadowrun.

Anonyme a dit...

Wow quel receuil, felicitation, si a chacunes des games on pourrais en garder une si fraiche fresque c'est comme cela que je la verrais..

Carol Flash Zender